Géomancie au Burkina Faso : Le futur du sable qui prédit l’avenir
[NOTE DE L’ADMINISTRATION : cet article est publié dans le cadre des productions de fin de cycle des stagiaires de l’ISTIC. Le présent travail est validé par un jury]
Difficile d’évoquer la région de l’Est sans penser à la géomancie, le fameux « sable du Gulmu ». A l’ère de « la génération tête baissée », la pérennité de cette pratique ancestrale est à l’ordre du jour. Constat en pays gourmantché mais aussi à Ouagadougou. De la pratique traditionnelle à l’adaptation aux nouvelles technologies, « le sable » dessine son futur.
« Embarquement pour le car de 5h00, approchez ! », nous lance le convoyeur du car. Il est 4h et demi à la gare de l’Est de STAF, le 23 mars 2022 à Ouagadougou. Nous embarquons. Siège 17. Destination, Kantchari, commune rurale située dans la province de la Tapoa mais avant escale à Fada. Nous nous installons, les paupières toujours lourdes de sommeil. Nous avons décidé de nous intéresser à l’une des pratiques ancestrales des Gulmancéba, un symbole identitaire. La géomancie. Nos parents à plaisanterie, les Yadsé, parlent de « taper le sable ».
Cet art « scientifique » m’a toujours séduite. Nos parents en parlent. Mais la pratique a-t-elle toujours la même ampleur ? Est-ce que la jeunesse, nourrie et gavée de modernisme, de téléphones intelligents et prévisions météo, l’a dans ses priorités ? C’est la raison qui nous fait embarquer ce matin-là pour Kantchari pour y retrouver un dépositaire de la géomancie.
Mais la peur nous noue le ventre. Et ce n’est pas justement l’envie qui nous manque de « taper du sable » pour savoir ce que nous réserve ce voyage en pleine « zone rouge » du terrorisme au Burkina Faso. Allons-nous arriver saine et sauve ? Allons-nous rencontrer ces fameux « Hommes armés non identifiés » appelés dans le vocabulaire populaire « HANI » ? Pour notre sécurité, un oncle dont nous allons taire le nom par convenance personnelle, nous accompagne. Mais c’est juste pour le trajet aller. A quoi va ressembler le retour ?
(Podcast) Géomancie, science ou occultisme ?
« Si seulement j’avais eu un tapeur de sable… », soupirons-nous au moment où 5h00 sonne à l’horloge de la gare STAF. Le convoyeur referme la portière et donne le signal de départ au chauffeur.
Le trajet se passe sans difficulté. Nous arrivons à Fada N’Gourma à 11h et demi. A peine descendue du car, nous faisons appel à un Taxi-moto. “C’est combien le trajet pour se rendre à l’auto-gare ?“, demande notre accompagnant. “ C’est devenu 500f missié“, rétorque le taximètre. Sans discuter, nous montons sur ces motos pour nous rendre à l’auto-gare.
Situation sécuritaire oblige, les populations de la province de la Tapoa n’ont plus la possibilité de voyager à l’intérieur de la province dans les cars des compagnies de transport du fait de l’insécurité. Seuls les minibus assurent leurs déplacements.
Fada-N ’Gourma/Kantchari : La rencontre avec les « HANI »
Le trajet Fada-Kantchari est marqué par deux principaux évènements. Le premier est ce que nous redoutons. A une trentaine de kilomètres de Matiakoali, notre véhicule est stoppé. Par la vitre, nous jetons un œil. Nous soupirons de soulagement à la vue de l’uniforme des Forces de défense et de sécurité (FDS). Mais le soulagement est de courte durée. Il s’agit en réalité des fameux « HANI ». Notre cœur bat la chamade. Le silence est palpable dans le car.
Mais pourquoi portent-ils des tenues de notre armée ? Sur leur uniforme, seul le drapeau à l’épaulette manque. « Vous partez où ? » demande le plus âgé de la bande au chauffeur en gourmantchéma. « A Kantchari » répond le chauffeur. Ils jettent un coup d’œil au véhicule et nous laissent passer. Soupir de soulagement. Même si nous lâchons un murmure : « Si seulement j’avais pu avoir un tapeur de sable avant… »
Arrivée à Matiakoali, nous y attendons le jour car « la route est dangereuse la nuit », selon l’agent de police au poste de contrôle. Nous dormons alors sur une bâche en plastique étalée au bord de la RN4 sur le bitume encore brûlant.
Au réveil, le lendemain, nous reprenons la route à 6h du matin et nous avons une soixantaine de kilomètres à parcourir. Nous arrivons à destination deux heures plus tard.
A notre arrivée, pas de temps à perdre. Nous nous procurons un engin, direction Ganga, village situé à une trentaine de kilomètres de Kantchari.
N’ayant pas de voie pour aller à Ganga, nous empruntons une piste cyclable très poussiéreuse pour nous y rendre. Nous arrivons dans la concession familiale de Ahandi Ouali une trentaine de minutes plus tard. Nous sommes accueillie par les sourires des enfants avant de rejoindre le septuagénaire sous son hangar. Père de famille d’une dizaine d’enfants et époux de quatre femmes, il est entouré par des neveux, des voisins, des petits enfants, tous venus consulter l’oracle.
Devant lui, sur une surface dégagée, est étalé du sable fin. Le géomancien, avec les doigts, trace les signes mystiques et mystérieux du futur. Du charabia à nos yeux, mais de la lumière sous la contemplation de l’initié.
La voix basse et tremblotante, il parvient à nous faire comprendre qu’il est initié très tôt à la géomancie. « J’ai été initié dès l’âge de 15 ans et j’ai une maîtrise du sable de plus de 50 ans aujourd’hui », dit-il.
Nous abordons la question de la transmission de cet héritage. Pour lui, la seule manière de sauvegarder la géomancie gourmantché, c’est d’initier les enfants dès leur plus jeune âge. “Même quand je ne serai plus là, les enfants de tous ceux qui sont assis ici, viendront en consultation chez mes fils, et ainsi de suite pour perpétuer notre héritage “, nous fait savoir Ahandi Ouali.
Il a de ce fait initié trois de ses fils dont le cadet Maldjoa Ouali. A vue d’œil, le fils maîtrise le sable aussi bien que le père. Mais Ahandi nous informe qu’il est toujours un apprenant à ses côtés. Le vieil homme est convaincu que l’école ne peut nuire à la géomancie si les jeunes apprennent à y combiner les études. Il suffit de savoir adapter les deux.
« L’élève qui est conscient de l’importance de la culture va apprendre des deux côtés, c’est-à-dire l’école du blanc et le sable. Comme ça, il pourra toujours réussir dans ses études grâce au sable », est-il convaincu.
A Ganga, tout le monde se frotte au sable. « C’est la passion de notre père pour la géomancie qui a déteint sur mes frères et moi. Et moi, je transmettrai ce savoir à mes enfants », nous informe Maldjoa Ouali, fils de Ahandi Ouali.
Nous quittons la famille Ouali aux environs de 13h pour Kantchari après nous être assurée de sortir major de promotion auprès du géomancien bien-sûr ! Le lendemain, nous reprenons la route de Ouagadougou et le trajet se passe sans encombre.
Des ressortissants du Gulmu à pied d’œuvre pour la sauvegarde de leur patrimoine
Retour à Ouagadougou. La capitale du Burkina Faso regorge aussi de ressortissants qui consultent ou pratiquent le « sable ». C’est le cas de Mindieba Ouali, un jeune natif de la province de la Tapoa. Il gère un blog nommé “Libayuali“ par lequel il fait la promotion de la culture gourmantché et de la géomancie.
Par son truchement, la pratique ancestrale rejoint ainsi le train de l’évolution technologique. « En tant que promoteur ou je dirai quelqu’un qui a beaucoup d’estime pour sa culture, moi je dirai que ce que je fais c’est en parler. Même si on connait beaucoup de choses et qu’on n’en parle pas, cela va précipiter effectivement cette disparition », commente-t-il.
Yahamine Combary et Bapouguini Dadjoali sont deux géomanciens résidant à Saaba. Yahamine Combary lui pratique la géomancie à plein temps. Nous avons pu décrocher un rendez-vous grâce à Bapouguini Dadjoali. « Parlant de la menace de disparition de la géomancie gourmantché, tu ne m’apprends rien. Si moi-même, je n’avais pas persévéré dans la volonté d’en apprendre davantage sur la géomancie, j’aurai oublié le peu de connaissance que j’avais », nous dit-il.
Il poursuit avec le fait que la jeunesse ne s’intéresse pas assez à la culture. « Les enfants ont tendance à prendre les activités de leurs parents pour de l’amusement. Sinon moi j’ai essayé de mon mieux d’apprendre la géomancie à mes enfants. Mais étant désintéressés, certains se sont mariés, d’autres ont préféré se concentrer sur l’école du blanc. (..) Pour pouvoir léguer notre savoir aux générations futures, je pense qu’il faut d’abord nous assurer qu’elles s’intéressent à cette culture », dit Yahamine Combary. La séance se termine par des bénédictions à notre égard pour avoir pris l’initiative de travailler sur ce sujet.
Après notre entretien avec Yahamine Combary, nous apprenons auprès de Bapouguini Dadjoali membre de la Fédération des Associations de Développement du Gulmu, l’existence d’une foire nommée 72 heures du Gulmu organisée en 2016 et 2018 et qui connait la participation des Gourmantché du Bénin, du Togo et du Niger.
Une troisième édition se prépare. Cette même fédération a comme projet de créer une école traditionnelle pour enseigner la culture gourmantché précisément la géomancie. « Nous voulons ouvrir une école pour apprendre à nos enfants à lire et à écrire l’alphabet de la géomancie. C’est déjà en bonne voie », a-t-il dit
Un logiciel créé pour la sauvegarde de la géomancie
Nous avons appris lors de nos recherches qu’il est possible de pratiquer la géomancie sur ordinateur grâce au Logiciel de Jeu de Sable (LojeS). Ce logiciel est conçu par Guiré Kassim, frère de Guiré Hassane. Les deux sont auteurs de “la géomancie et la tradithérapie pour une renaissance africaine : contribution des frères Guiré“ ouvrage édité en 2008.
C’est au cours de cette même année que le LojeS voit le jour le 27 novembre. Pour des raisons personnelles, Guiré Kassim est dans l’impossibilité de nous accorder une interview. Nous nous référons alors à son frère Guiré Hassane résidant à Bogandé pour répondre à nos questions.
Le logiciel LojeS est conçu pour un usage universel, c’est-à-dire qu’il est non seulement destiné aux géomanciens instruits mais également aux citoyens qui ont une petite notion du langage géomantique.
« Ce logiciel a été créé pour prouver que la géomancie n’a rien de satanique, mais est une science et une vraie science au service de l’humanité tout entière », dit Hassane Guiré.
(Podcast) Un logiciel pour “taper le sable”
Le LojeS est disponible en trois langues : le français, l’anglais et le portugais et est logé sur le site pnaam.com/lojes/.
Cette ouverture vers les nouvelles technologies est-elle la nouvelle alternative pour permettre à la géomancie de survivre et de s’adapter à l’évolution du temps ? Question pour un « tapeur de sable » !
Edwige OUOBA
Assistante Stagiaire en journalisme
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RESULTATS DU TEST DE RECRUTEMENT DES ETUDIANTS SUR TITRE POUR L’ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023
Résultats du test de recrutement sur titre pour l’année académique 2022-2023 par filière et par niveau :
– Conseiller en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, Option Communication
– Conseiller en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, Option Journalisme
– Assistant en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, Option Communication
– Assistant en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, Option Journalisme
Communication digitale : Des agents de l’ISTIC renforcent leurs capacités
Six membres du personnel de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC) se forment en Mobile journalisme (MOJO), en gestion de plateformes numériques et en production de podcast. Durant six jours, ces agents seront outillés aux techniques de prises de vue et de montage en smartphone et en gestion des plateformes de médias sociaux.
Filmer, monter, tout cela à l’aide d’un téléphone portable. C’est ce qui sera, entre autres, enseigné aux participants de la session de formation organisée par l’ISTIC à Ziniaré, dans la région du Plateau central, du lundi 1er au samedi 06 août 2022.
Cette formation spécifique en techniques de production numérique et de gestion des plateformes numériques, dirigée par Mr Abdou ZOURE, Directeur de publication à Faso7, vise à renforcer les capacités des agents de la direction de la communication, du marketing et du partenariat de l’institution, sur les techniques de communication et marketing digital.
Les techniques en MOJO seront décortiquées pour les participants. « Le MOJO, c’est-à-dire le Mobile journalisme, consiste à utiliser le smartphone comme outil de collecte, de traitement et de diffusion de l’information », précise le formateur.
Maîtriser l’environnement digital
La session répond aux besoins des participants, en termes utilisation des outils du digital en communication. « Cette formation répond à nos attentes au regard de l’objectif que s’est fixé l’ISTIC en termes de visibilité », a indiqué Madame Mariam Kafando, chef de service communication et marketing, participante à la formation.
L’ISTIC a élaboré un plan triennal de formation 2022-2024 à l’intention du personnel de l’école. L’objectif visé est le renforcement des capacités des ressources humaines durant ces trois années, en vue d’atteindre les résultats des programmes d’activités.
Pour rappel, l’ISTIC est une école de formation des femmes et des hommes compétents en journalisme, en communication et techniques et technologies des médias.
« ISTIC, le creuset du journalisme et de la communication au Burkina Faso ! »
DCMP
En savoir +Ghana : Daily Graphic, le premier quotidien d’Etat du Ghana
Créé en 1950, 7 ans avant l’indépendance du Ghana, Daily Graphic est le tout premier journal d’Etat du Ghana. Il a vu défiler en son sein des milliers de journalistes et ventilé à travers le pays l’information jusqu’aux confins des villages. De passage à Accra dans le cadre de leur voyage d’étude, les conseillers stagiaires de l’ISTIC ont pu visiter cet organe de presse qui continue de porter l’information jusqu’au-delà des frontières ghanéennes.
Lorsque vous mettez les pieds dans cet organe, le bâtiment vous en dit long sur sa longévité. Il a été créé il y a 72 ans avant l’accès du Ghana à la souveraineté nationale intervenue le 06 mars 1957.
Daily Graphic est au Ghana ce que Sidwaya est au Burkina Faso. C’est le premier quotidien d’Etat ghanéen dont le siège est Accra, selon l’éditeur en chef, Kobby Asmah.
Daily Graphic a été pensé par le père de l’indépendance ghanéenne Kwame Nkrumah pour contribuer à véhiculer une image positive du continent africain. Daily Graphic c’est aussi la quête permanente de l’excellence, de l’information juste et crédible. «Zero tolerence for error » c’est-à-dire, zéro tolérance pour l’erreur, a martelé l’éditeur en chef.
Autrement dit, toute information traitée à Daily Graphic doit être vérifiée et recoupée avant d’être portée au public. Il y va de la crédibilité de l’organe, base de son existence et aussi l’un des secrets de sa longévité.
Hamadou LOUGUE
Shirley OKOUROU
Conseillers stagiaires
En savoir +Ghana : Cape Coast ou la porte du non-retour des esclaves
Les conseillers stagiaires de l’ISTIC (Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication) ont visité ce 17 juillet 2022, Elmina Castle, le plus vieux château qui a servi à la traite négrière en Afrique de l’Ouest. Il est situé à Cape Coast au Ghana, à 200 kilomètres à l’Ouest d’Accra. Même si les stagiaires au départ ont été déçus de la façon dont les esclaves étaient maltraités dans ce fort, ils ont tout de même retenu la leçon selon laquelle, cette histoire doit donner plus de force aux jeunes Africains pour réécrire leur histoire pour la postérité.
D’abord exploité par les Portugais, avant d’être conquis par les Hollandais, le fort de Cape Coast a servi à la traite négrière. Les esclaves y sont convoyés et ensuite répartis dans deux cellules différentes, appelées donjon. Une réservée aux hommes et une autre aux femmes, selon les explications du guide Robert Kugbey Castle. Les Noirs capturés et emprisonnés dans ces cellules doivent rester pendant 10 à 12 semaines avant l’arrivée des bateaux à voile.
Château des esclaves de sexe masculin ou le four crématoire
Ils sont 600 esclaves hommes à séjourner pendant des semaines dans cette cellule. Ils sont enfermés dans leur cellule, sans soleil et air pur. C’est chaque deux jours qu’ils avaient droit au repas, explique le guide Robert Kugbey Castle, également directeur du musée Elmina Castle.
Une fois dans la cellule, les esclaves sont identifiés par un marquage au fer chauffé à blanc. La cellule réservée « aux esclaves mâles » conduit directement à la « Porte de non-retour ».
Château des esclaves de sexe féminin ou le hall de la misère
Les esclaves de sexe féminin avaient aussi leur porte d’entrée. « A la différence des esclaves males qui sont accueillis dans une cellule exiguë, les esclaves femmes sont regroupées sous le hall du château du gouverneur Saint Georges», explique le guide. Elles étaient nourries là et y faisaient également leurs selles.
Au nombre de 400, elles étaient non seulement maltraitées, mais aussi utilisées comme objets sexuels au profit du gouverneur. L’esclave qui est choisie par le gouverneur reçoit d’abord une douche publique avant d’être conduite dans la chambre du maitre des lieux, note Robert Kugbey Castle.
A Elmina Caslte, sur 5 millions d’esclaves, 2 millions sont morts
Les femmes esclaves étaient identifiées par la chaine au cou, avant d’être embarquées dans le bateau du non-retour. Une autre issue reliait le hall des femmes à l’unique porte d’accès au bateau, informe le guide. Dans chaque bateau, il y a au total mille esclaves qui sont convoyés en Amérique.
Pendant cette période de traite négrière, « plus de 2 millions d’esclaves passant par Elmina Castle sont morts. 3 millions ont rejoint l’Amérique. Pour le continent africain de façon générale, l’on enregistre environ 210 millions d’esclaves transportés dans le nouveau continent, pour travailler dans les plantations », confie le guide du jour.
Après la visite du fort, les conseillers stagiaires de l’ISTIC, à l’image de Aleric Diallo, disent avoir reçu des enseignements sur l’histoire réelle de l’esclavage à Cape Coast. « La traite négrière nous rappelle que l’humain doit être au cœur de toute action. Nous devrions valoriser l’homme quelle que soit sa race et mettre l’humanité en avant », retient-il.
Pour rappel, c’est en 1482 que le château a été construit par les Portugais. C’est en 1500 que ces derniers ont commencé la traite négrière dans ce château. Mais en 1637 les Hollandais ont retiré de force ce château pour la traite des Noirs. Depuis 1979, ce fort est classé dans le patrimoine mondial de l’UNESCO.
Carine DARAMKOUM
Isidore GNADA
Conseillers stagiaires de l’ISITIC.
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Journées de promotion économique et commerciale à Accra : Le ministère du commerce rencontre les opérateurs économiques burkinabè au Ghana
Le ministère burkinabè en charge du commerce a rencontré les opérateurs économiques burkinabè évoluant au Ghana, le 27 juillet 2022 à Accra. Il a été question des Journées de promotion économiques et commerciale (JPEC) prévues du 27 septembre au 2 octobre 2022 dans la capitale ghanéenne. Les échanges ont porté sur les éventuelles opportunités ainsi que les attentes vis-à-vis des opérateurs économiques ainsi que leurs partenaires ghanéens.
L’objectif recherché à travers cette rencontre est de mobiliser les opérateurs économiques burkinabè installés au Ghana pour la réussite des Journées de promotion économiques et commerciale (JPEC) à Accra. C’est aussi une occasion de les convier à toucher leurs partenaires ghanéens à s’intéresser aux opportunités économiques du « Pays des Hommes intègres ».
Le message est porté par une délégation composée de représentants du ministère en charge du commerce, de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina et de la Maison de l’entreprise. Pour cette délégation qui fait le déplacement d’Accra, ces journées sont de véritables tribunes pour échanger sur les difficultés que les opérateurs économiques rencontrent ainsi que sur les éventuelles solutions qu’ils ont à proposer.
L’occasion qui fait le larron des opérateurs économiques
Au cours des échanges, des opérateurs économiques installés au Ghana ont montré leur intérêt pour des produits agricoles made in Burkina Faso comme la tomate, l’oignon et l’anacarde. Ils ont été rassurés quant au fait qu’ils pourront toucher, à Accra du 27 septembre au 2 octobre 2022, les personnes clés capables de dégager les goulots d’étranglement.
Pour les opérateurs économiques burkinabè évoluant au Ghana, ils saluent l’initiative. Leur représentant souligne que plus d’un sont intéressés par la question des échanges commerciaux entre leur pays d’accueil et leur pays d’origine. Il indique aussi que certains opérateurs économiques ghanéens souhaiteraient investir au Burkina. Séance tenante, l’ambassadeur Pingrenoma Zagré a demandé de dresser une liste de ces opérateurs économiques ghanéens intéressés par le marché burkinabè afin de leur faciliter certaines démarches.
Ismaël Diloma SIRIMA
Conseiller stagiaire
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George-Ramsey Benamba : “Ghana News Agency est la mère des médias”
Les conseillers stagiaires ont visité Ghana News Agency (GNA) ce vendredi 15 juillet 2022. Une visite qui a permis aux étudiants de comprendre le fonctionnement de cette agence.
Ghana News Agency a été créée le 5 mars 1957 par le président ghanéen Kwamé Nkrumah, à la veille de l’indépendance du pays. Le leader panafricaniste a voulu redorer l’image du continent marquée par les guerres et la pauvreté dans la presse occidentale.
A ses débuts, GNA fonctionnait comme un service gouvernemental avant de devenir une société d’État en 1960. George-Ramsey Benamba, Chef d’édition de GNA, affirme que l’agence “est la mère des médias au Ghana”. En effet, elle est la principale pourvoyeuse d’informations pour les organes de presse. La force de cette agence réside dans la rapidité et la véracité de l’information. “Le gouvernement se réfère chaque fois à GNA pour vérifier une information’’, explique le chef d’édition.
L’agence est également autonome du gouvernement. Ce qui lui permet de formuler des critiques sur la gouvernance lorsque de besoin.
Plus de 400 collaborateurs au Ghana
GNA est présente dans les 16 régions et les 13 districts du pays avec 300 correspondants. 126 journalistes, dont 60 au siège, opèrent à Accra.
285 radios, 23 chaînes de télévisions et 36 journaux sont officiellement abonnés à GNA ainsi que des sites web et des ambassades. Hors du Ghana, l’agence collabore avec Reuters et Xinhua. L’organe de presse âgé de 65 ans a des collaborations aussi en Bulgarie, en Kenya et au Burkina Faso.
Plusieurs fois victimes de fraudes, GNA a mis en place un système qui consiste à envoyer les informations dans un portail avec des codes. Ce qui permet de savoir l’identité des visiteurs et les informations consultées.
Chantal NIKIEMA et Bernadette KAMBIRE
Conseillers Stagiaires
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Le port de Téma, il faut voir pour croire !
Au cours de leur sortie d’étude à Accra, les stagiaires conseillers ont pu visiter le 14 juillet 2022 ce gigantesque pôle de croissance ghanéen qu’est le port de Téma dont les travaux de démarrage effectifs ont été officiellement lancés par le premier président du Ghana indépendant, Kwamé Nkrumah, en 1961.
Le port de Téma est situé à une trentaine de kilomètres dans la banlieue de la capitale ghanéenne. Il vous faut une quarantaine de minutes pour accéder au port en partant d’Accra ville. La capitale ghanéenne, le trafic est extrêmement important, les embouteillages sont fréquents.
A notre arrivée, nous sommes immédiatement reçus par une dame du service marketing et affaires publiques du port. « My name is Anita », nous a-t-elle dit. C’est elle qui est chargée de nous faire découvrir les points essentiels du port. Ici les mesures sécuritaires et sanitaires sont strictes. Port obligatoire des chaussures fermées, d’un gilet sur lequel est écrit « visiteurs », sans oublier le port du masque qui a été instauré dans la plupart des pays depuis l’apparition de la maladie à coronavirus.
Après ces formalités, la visite proprement dite peut maintenant commencer. Vue l’immensité du port, nous effectuons la tournée à bord de notre mini car accompagnés bien sûr de notre guide.
De la réception de maintenance au quai d’embarquement/débarquement en passant par les quais dédiés aux grands hommes d’affaires comme Dangoté, à chaque étape, nous marquons des arrêts pour assister à des séances d’explication faites par notre guide du jour. De part et d’autre du port, nous apercevons d’innombrables conteneurs, de grues géantes en pleine activité.
Un des poumons économiques du Ghana
Loin au fond de la mer, un bateau chargé de marchandises s’avance lentement du quai de débarquement. Les stagiaires et même les encadreurs ne voulaient pas rater ce moment. Les flashes des caméras et des smartphones jaillissent de toutes parts.
L’infrastructure portuaire ghanéenne en activité depuis 1961 est l’un des poumons économiques du Ghana. Le port de Téma forme avec celui de Takoradi les deux ports du pays. Téma constitue un boom du trafic portuaire, les flux commerciaux en pleine expansion incluent un nouvel influx du chargement à destination du Niger, Burkina Faso et du Mali, privés d’accès à la mer.
Hamadou LOUGUE/ Shirley OKOUROU
Conseillers stagiaires
En savoir +Les conseillers stagiaires de l’ISTIC découvrent la Télévision Nationale du Ghana
Les conseillers stagiaires de l’ISTIC ont visité la télévision nationale Ghanéenne le jeudi, 13 juillet 2022 dans le cadre de leur voyage pédagogique. Cette immersion a constitué une véritable aubaine, pour les étudiants de l’ISTIC qui se sont enrichis des pratiques journalistiques du média d’Etat qui est membre de Ghana Brocasting Corporation (GBC).
La télévision nationale ghanéenne est un média d’information public et gouvernemental. Elle est reconnue pour sa notoriété dans la diffusion de programme du sport, la promotion de la culture et la distraction. Selon la rédactrice en chef, Tchire Soyokuor, l’ensemble des chaines de télévision de GBC diffuse dans 25 langues nationales ghanéennes sur toute l’étendue du territoire. « Nous faisons la promotion de nos langues, ce qui constitue un atout culturel pour le Ghana », a-t-elle indiqué.
La visite a été d’une importance capitale dans la mesure où elle a constitué une source d’inspiration pour les uns et une découverte pour les autres. Noufo Ouédraogo, stagiaire en Techniques et Technologies des médias a, pour sa part, découvert un logiciel de montage vidéo qu’il estime plus simplifié que celui qu’il utilise habituellement.
Cette visite a pris fin par la remise de présents composés de gadget-ISTIC à Pr. Amin Alhassan, directeur général de Ghana Brocasting Corporation.
Ismaël Diloma SIRIMA
Justine MONNE
Conseillers stagiaires
En savoir +Ghana : Qnet, perpétuel piège des jeunes Burkinabè
La représentation burkinabè au Ghana offre plus d’une dizaine de services à ses compatriotes vivant au Ghana. Elle a aussi pour mission de venir en aide aux Burkinabè en difficulté au Pays de Kwamé NKrumah. La difficulté majeure, c’est que de jeunes Burkinabè sont victimes d’arnaque.
Il n’existe pas un chiffre exact sur le nombre de Burkinabè vivant au Ghana, mais selon les estimations, ils sont au nombre de 3 millions. Tout de même, « ceux qui ont des cartes consulaires sont environs 11 mille Burkinabé », confie Adjima Koussé, deuxième secrétaire, chef de service consulaire à l’ambassade du Burkina au Ghana.
Quant aux services que l’ambassade du Burkina au Ghana offre à ses compatriotes, il y a entre autres, l’établissement de la carte consulaire . Elle est l’équivalente de la carte nationale d’identité burkinabè (CNIB), qui précise que la personne réside au Ghana. En plus de la carte consulaire, il y a le laisser passer que l’ambassade établit au profit des Burkinabè qui ont des passeports invalides ou les ont égarés, qui pourtant veulent rentrer au pays.
Outre ce service, elle établit les autorisations parentales pour les mineurs qui doivent prendre la route sans les parents. Il est également possible de se faire établir une procuration à l’ambassade, ainsi que des visas au profit des communautés étrangères voulant se rendre au Burkina Faso. Le mariage des Burkinabè résidant au Ghana est aussi célébré à l’ambassade du Burkina au Ghana. La représentation du Burkina au Ghana établit également les actes de naissances de ses compatriotes au Ghana. Ceux qui veulent traduire leur document en anglais peuvent prendre attache avec l’ambassade.
Des dizaines de jeunes Burkinabè sont victimes d’arnaque au Ghana
L’ambassade vient en aide aux Burkinabè en difficultés au Ghana. Ils sont qualifiés de cas sociaux. Depuis fin 2020, le cas le plus fréquent, est la recrudescence des jeunes Burkinabè victimes de l’arnaque des adeptes de Qnet. « Des rapports circonstanciés ont été établis par l’ambassade du Burkina au Ghana et transférés au ministère des affaires étrangères du Burkina, afin que le département en charge de la communication fasse la diffusion dans les médias, afin de sensibiliser les », rapporte Adjima Koussé.
Qnet, toujours selon elle, est un phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui. Ceux qui arnaquent les jeunes Burkinabè leur disent au départ qu’ils sont une société qui évolue dans le net work marketing. Les Burkinabè déjà victimes leur servent d’appât. Ils appellent leurs proches au pays pour leur proposer un emploi avec un salaire alléchant au Ghana.
Ils sont nombreux des Burkinabè qui tombent dans leur piège. « La majorité des jeunes Burkinabè victimes de cette arnaque sont des étudiants. Le temps de se rendre compte que c’est de l’arnaque, on les a déjà soutirés une somme allant de 100 mille à 1 million de Francs CFA. Certains burkinabè victimes arrivent à s’échapper et viennent exposer leur problème à l’ambassade. La plupart du temps, ils demandent à ce que l’ambassade les aide à rentrer au pays », note la chef de service consulaire à l’ambassade du Burkina au Ghana. L’ambassade à son tour contacte les parents au Burkina afin de les aider à retourner au pays. Certains font l’effort d’envoyer de l’argent pour faciliter leur retour. Si cela n’est pas fait, c’est l’ambassade qui prend en charge leur retour.
Des aventuriers et des étudiants rencontrent aussi des difficultés
L’ambassade rencontre des difficultés avec des jeunes aventuriers qui se font dépouiller de leur sous et de leur papier. Par conséquent, l’ambassade doit prendre en charge leurs frais de transport, pour le retour au bercail. Les étudiants sont ceux aussi qui rencontrent des difficultés au Ghana.
Les difficultés sont d’ordre académique. Là également, l’ambassade doit intervenir pour solutionner les problèmes des étudiants burkinabè au Ghana. La deuxième secrétaire, chef du service consulaire à l’ambassade invite les Burkinabè à prendre attache avec l’ambassade du Burkina au Ghana avant d’accepter toute offre d’emploi.
Carine DARAMKOUM
Isidore GNADA
Conseillers stagiaires de l’ISTIC
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