
𝗖𝗼𝗻𝘀𝗲𝗶𝗹 𝗱’𝗔𝗱𝗺𝗶𝗻𝗶𝘀𝘁𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮𝘂 𝘁𝗶𝘁𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗮𝗻𝗻𝗲́𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟯: 𝗹’𝗜𝗦𝗧𝗜𝗖 𝘁𝗶𝗲𝗻𝘁 𝘀𝗮 𝟭𝗲̀𝗿𝗲 𝘀𝗲𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗼𝗿𝗱𝗶𝗻𝗮𝗶𝗿𝗲
L’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC) a tenu, ce jeudi 23 mars 2023 sa première session ordinaire du Conseil d’Administration (CA) à l’ISTIC école sis à Koulouba. Cette rencontre à connu la participation effective des administrateurs et des acteurs principaux de l’ISTIC.
L’ordre du jour s’est porté sur 11 points essentiels à savoir:
1. Examen et adoption du Procès-verbal de la session du conseil d’administration du 23 décembre 2022 et de sa délibération;
2. Examen et adoption du rapport d’activité 2022 et de sa délibération;
3. Examen et adoption du compte administratif 2022 et de sa délibération;
4. Examen et adoption du compte de gestion de l’année 2022 et de sa délibération;
5. Examen et adoption de l’état d’exécution du PPM 2022 et de sa délibération;
6. Examen et adoption du rapport de gestion 2022 et de sa délibération;
7. Examen et adoption du plan d’affectation du résultat 2022 et de sa délibération;
8. Examen et adoption du programme d’activités 2023 actualisé et de sa délibération;
9. Examen et adoption du budget modifié 2023 et de sa délibération;
10. Examen et adoption du PPM 2023 modifié et de sa délibération;
11. Divers.
DCMP/ISTIC

Reprise travaux RN 14 Sakoinsé-Koudougou, il était temps !
Le gouvernement, à l’issue du conseil des ministres de ce vendredi 10 mars 2023, a enjoint l’entreprise SOROUBAT de reprendre à sa charge les travaux de bitumage de la route Sakoinsé-Koudougou.
Le rapport de la mission d’investigation sur les dégradations précoces, suite à la visite de terrain du Ministre des infrastructures du 17 novembre 2022 de la route Sakoinsé-Koudougou, est formelle : « la qualité du matériau utilisé et celle de la mise en œuvre de la couche de base stabilisée aux concassés sont mises en causes.» Aussi le conseil des Ministre n’est pas allé du dos de la cuillère : « Au regard des conclusions de ce rapport …, le groupement d’entreprises SOROUBAT a été enjoint de reprendre à sa charge les travaux …»
Cette décision, loin d’être populiste, sonne comme un signal fort à l’endroit des entreprises attributaires des marchés de travaux publics.
En effet bien d’observateurs y voient une volonté de moralisation et d’assainissement de ce secteur, qui a longtemps rivalisé dans la mauvaise exécution des travaux. Des infrastructures du 11 décembre, à la construction de bâtiments administratifs ou scolaires, le pays en a trop souffert.
Même si aucun délai n’est défini pour la reprise, les filiales du Burkina Faso et de Côte-d’Ivoire de l’entreprise tunisienne SOROUBAT avaient exécuté les travaux à hauteur de 7 424 110 430 F CFA.
Il était donc temps de sonner le glas pour cette manière de réaliser les travaux public, car le développement du pays passe aussi, par la construction d’infrastructures qui défient le temps.
En rappel c’est le 16 janvier 2020, qu’a eu lieu la cérémonie de lancement officiel des travaux de réhabilitation de la route Sakoinsé-Koudougou.
Alassane OUEDRAOGO/Stagiaire
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Master class 2023, phase 1, spécial FESPACO
Les stagiaires de l’ISTIC à l’école de la communication évènementielle du SIAO et du FESPACO
Dans le cadre de la première phase des masters class 2023, l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC) a organisé, ce 2 février 2023 à Ouagadougou, une conférence publique sur le thème : « Communication évènementielle du SIAO et du FESPACO : cas des éditions 2023 ».
L’objectif, permettre aux stagiaires en communication de profiter de l’expérience des ainés en matière d’évènementiel. A l’occasion, la cheffe du service de communication du SIAO, madame Stella TAPSOBA et la directrice de la communication du FESPACO, madame Habi OUATTARA, ont à tour de rôle échangé avec les pensionnaires de l’ISTIC et le personnel d’encadrement
Pour madame TAPSOBA, le salon offre une opportunité de promotion de l’artisanat dans toute sa diversité et au rehaussement de la notoriété de notre pays à l’échelle internationale. Celle-ci passe par une bonne communication interne et externe. Pour la réussite d’un tel évènement, les relations presses sont capitales, a-t-elle déclaré. De ses explications, la communication évènementielle ne réussit que lorsque l’on est en état d’éveil permanent.
Quant à madame OUATTARA, responsable de la communication du FESPACO, elle a affirmé que le festival est un outil politique, fondé en 1969 puis institutionnalisé en 1972. Selon elle, il est devenu une biennale qui a lieu, tous les derniers samedis du mois de février des années impaires. Pour la réussite d’un tel évènement, les journalistes accomplissent une tâche très importante car l’image de l’évènement dépend en grande partie de leur détermination a-t-elle avancé.
Après cette conférence, des avis de certains encadreurs et stagiaires ont été recueillis.
« Nous avons beaucoup appris en matière de communication évènementielle, notamment les activités pré, pendant, et post évènement », a laissé entendre Madina NASSA/OUEDRAOGO, stagiaire en Communication à l’ISTIC. Et Kévine BELEM, stagiaire en communication d’ajouter que la conférence a été d’une grande utilité pour elle qui s’intéresse à l’évènementiel. Cette conférence lui a permis de cerner les contours de l’organisation d’un évènement.
Selon monsieur Wenseslas Anselme YONI, directeur régional de la communication de la région du Centre-Nord et enseignant à l’ISTIC, « La conférence était au top, car les étudiants y ont trouvé leur intérêt ».
Monsieur Abdou ZOURE, directeur de Faso7 et enseignant à l’ISTIC a fait savoir qu’à l’issu de cette conférence, les stagiaires seront outillés grâce à la communication des deux spécialistes.
Master class 2023, phase 1, spécial FESPACO
Les stagiaires de l’ISTIC à l’école de la communication évènementielle du SIAO et du FESPACO
Dans le cadre de la première phase des masters class 2023, l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC) a organisé, ce 2 février 2023 à Ouagadougou, une conférence publique sur le thème : « Communication évènementielle du SIAO et du FESPACO : cas des éditions 2023 ».
L’objectif, permettre aux stagiaires en communication de profiter de l’expérience des ainés en matière d’évènementiel. A l’occasion, la cheffe du service de communication du SIAO, madame Stella TAPSOBA et la directrice de la communication du FESPACO, madame Habi OUATTARA, ont à tour de rôle échangé avec les pensionnaires de l’ISTIC et le personnel d’encadrement
Pour madame TAPSOBA, le salon offre une opportunité de promotion de l’artisanat dans toute sa diversité et au rehaussement de la notoriété de notre pays à l’échelle internationale. Celle-ci passe par une bonne communication interne et externe. Pour la réussite d’un tel évènement, les relations presses sont capitales, a-t-elle déclaré. De ses explications, la communication évènementielle ne réussit que lorsque l’on est en état d’éveil permanent.
Quant à madame OUATTARA, responsable de la communication du FESPACO, elle a affirmé que le festival est un outil politique, fondé en 1969 puis institutionnalisé en 1972. Selon elle, il est devenu une biennale qui a lieu, tous les derniers samedis du mois de février des années impaires. Pour la réussite d’un tel évènement, les journalistes accomplissent une tâche très importante car l’image de l’évènement dépend en grande partie de leur détermination a-t-elle avancé.
Après cette conférence, des avis de certains encadreurs et stagiaires ont été recueillis.
« Nous avons beaucoup appris en matière de communication évènementielle, notamment les activités pré, pendant, et post évènement », a laissé entendre Madina NASSA/OUEDRAOGO, stagiaire en Communication à l’ISTIC. Et Kévine BELEM, stagiaire en communication d’ajouter que la conférence a été d’une grande utilité pour elle qui s’intéresse à l’évènementiel. Cette conférence lui a permis de cerner les contours de l’organisation d’un évènement.
Selon monsieur Wenseslas Anselme YONI, directeur régional de la communication de la région du Centre-Nord et enseignant à l’ISTIC, « La conférence était au top, car les étudiants y ont trouvé leur intérêt ».
Monsieur Abdou ZOURE, directeur de Faso7 et enseignant à l’ISTIC a fait savoir qu’à l’issu de cette conférence, les stagiaires seront outillés grâce à la communication des deux spécialistes.

Master class Spéciale FESPACO 2023 : La Guadeloupe s’invite à l’ISTIC
Le jeudi 02 mars 2023, un collectif de professionnels du cinéma de la Guadeloupe, membres de l’association “KARIBBEAN HIVE” , a rendu visite aux étudiants de l’atelier Communication des Master class 2023 de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC). L’objectif, assurer un partage d’expériences.

Steve LANCASTRE, Laure CHANTEUR et Daniel NLANDU NGANGA lors de leur présentation.
Les professionnels guadeloupéens, Laure CHANTEUR, Steve LANCASTRE et Daniel NLANDU NGANGA ont présenté succinctement le cinéma de leur pays. Ils ont parlé du film de Sylvaine DAMPIERRE « PAROLE DE NEGRES» , réalisé en 2021, dont un extrait a été projeté à l’occasion.
C’est un long-métrage documentaire qui relate l’histoire de travailleurs de l’île de Marie-Galante qui se battent pour la survie de leur ancienne sucrerie.
Les trois festivaliers ont indiqué que leur association vise à promouvoir le cinéma, la diversité culturelle et l’histoire de la Guadeloupe et des Caraïbes. A les entendre, ce regroupement de professionnels du cinéma, de l’audiovisuel et du digital porte une vision panafricaine et entend être indépendant par le biais de la culture.
« Le cinéma est un atout ; il permet de resserrer les liens entre Africains. Nous avons l’opportunité de partager, à travers la culture, qu’elle soit issu du continent ou de la diaspora. Et nous avons tout ce qu’il faut pour cela: des histoires à raconter, des professionnels de qualité, des outils pour performer et un public. Un cinéma pour nous, créé par nous. », a déclaré madame Laure CHANTEUR.
Les professionnels guadeloupéens ont encouragé les étudiants à rester eux-mêmes dans la quête du savoir, en matière de journalisme et de communication. Au terme des échanges, ils ont visité le studio école de l’ISTIC.Les Guadeloupéens Laure CHANTEUR, Steve LANCASTRE et Daniel NLANDU NGANGA sont présents à Ouagadougou dans le cadre du 28e Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Atelier communication
En savoir +Master class 2023_ Jour 7 : focus sur les émissions en langues nationales dans l’atelier journalisme
Dans le cadre des Master Class, les stagiaires journalistes de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication s’attellent à la production d’émissions télé et radio en langues nationales sous la supervision des encadreurs spécialistes en langues nationales.
Au niveau de l’atelier journalisme, les stagiaires déroulent une panoplie de pratiques professionnelles notamment la production d’émission en langue nationale. Les langues nationales utilisées lors de ces émissions sont entre autres le moore, le dioula, le dagara et le san.Cette mise en pratique des théories reçues est appréciée par les stagiaires. La stagiaire Alimata KABORE, assistante en journalisme apprécie cela en ces termes « ce fut un réel plaisir pour moi de présenter le journal en mooré malgré les difficultés de prononciation dû au faite que je ne parle pas couramment le moore ».
Alimata KABORE stagiaire en journalisme
L’encadreur Klougou Pierre OUEDRAOGO, s’est dit satisfait de la prestation des stagiaires, « ils font l’effort de mettre en pratique les instructions reçues ». Comme difficultés il affirme que « les stagiaires ont des difficultés de prononciation mais avec la répétition, ils finissent par s’en sortir ».
Klougou Pierre OUEDRAOGO, encadreur en journalisme
Il a terminé en invitant les stagiaires à respecter les consignes et à exécuter les tâches données par les encadreurs.En plus des pratiques professionnelles en télévision et en radio, l’ISTIC dans sa formation au métier de journalisme intègre aussi des pratiques en presse écrite et en presse en ligne.
ISTIC, le creuset du journalisme et de la communication !
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Masters class 2023 : zoom sur la filière Techniques et Technologies des Médias
Il est difficile d’évoquer l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC), sans parler de la filière Techniques et Technologies des Médias (TTM). Elle occupe une place importante aux Masters class 2023.
La filière TTM à l’ISTIC forme les techniciens supérieurs et Ingénieurs en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication. Cette formation vise la maitrise des outils de l’audiovisuel (caméra, appareils photo, perche, lampe d’éclairage, consoles, moniteurs…). Abdoul Aziz KIEMA est l’un des stagiaires techniciens supérieurs de la 35e promotion de l’ISTIC. Il participe aux Master class 2023. Rencontré à la régie télé, il rappelle : « L’une des missions de la filière TTM est de réaliser des émissions radio et télé, de créer des sites web, de réaliser des visuels (infographie)… ».

KIEMA Abdoul Aziz en plein activité à la régie pendant une émission télé.
Le travail des techniciens est complémentaire à celui des animateurs et des journalistes. « Les techniciens et les animateurs sont tous indispensables dans la réalisation des émissions radios et télé ; ils forment une équipe et travaillent en symbiose pour un résultat satisfaisant», explique Abdoul Aziz KIEMA.
La filière TTM occupe une place importante dans les masters class 2023 dont la première phase est d’ailleurs consacrée au Festival Panafricain du Cinema et de la Télé de Ouagadougou (FESPACO). Elle offre une opportunité de découverte et de partage de connaissance aux stagiaires de l’ISTIC avec des professionnels, sous l’œil attentifs d’’encadreurs.
En rappel, les masters class 2023 se déroulent du 22 février au 6 avril 2023. C’est l’occasion pour les stagiaires de se mettre en situation réelle de pratiques communicationnelles, de productions médiatiques. C’est aussi des opportunités de partages d’expériences avec des professionnels des médias, de la communication et du cinéma.
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Master Class 2023 : C’est parti pour la phase I, Spécial FESPACO 2023 !
La première phase qui a débuté le mercredi 22 février 2023 se poursuit jusqu’au 5 mars 2023 à ISTIC-école. Elle est adossée à la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), d’où le thème « Master class phase I, spéciale FESPACO 2023 ». Les master Class visent à permettre aux apprenants d’être en situation réelle de pratiques professionnelles.

Les stagiaires en communication en plein exercice de conception d’une affiche.
Durant cette période, les stagiaires seront amenés à réaliser des productions médiatiques sur le FESPACO, à animer un stand de l’ISTIC au MICA, à partager des expériences avec des professionnels du monde des médias, de la communication et du cinéma. Pour M BORRO Bertin Toro, la première journée des masters class s’est déroulé dans de bonnes conditions.

BORO Bertin Toro un des stagiaires à l’ISTIC partage son expérience.
« Comme toute première expérience, nous avons rencontré quelques difficultés, mais c’est avec plaisir que moi et mes collègues communicants avons vécu cette première » a-t-il soutenu.
Les Master Class vont se dérouler en trois phases. La deuxième phase est prévue du 8 au 19 mars 2023. Et la troisième phase du 24 mars au 6 avril 2023.
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Géomancie au Burkina Faso : Le futur du sable qui prédit l’avenir
[NOTE DE L’ADMINISTRATION : cet article est publié dans le cadre des productions de fin de cycle des stagiaires de l’ISTIC. Le présent travail est validé par un jury]
Difficile d’évoquer la région de l’Est sans penser à la géomancie, le fameux « sable du Gulmu ». A l’ère de « la génération tête baissée », la pérennité de cette pratique ancestrale est à l’ordre du jour. Constat en pays gourmantché mais aussi à Ouagadougou. De la pratique traditionnelle à l’adaptation aux nouvelles technologies, « le sable » dessine son futur.
« Embarquement pour le car de 5h00, approchez ! », nous lance le convoyeur du car. Il est 4h et demi à la gare de l’Est de STAF, le 23 mars 2022 à Ouagadougou. Nous embarquons. Siège 17. Destination, Kantchari, commune rurale située dans la province de la Tapoa mais avant escale à Fada. Nous nous installons, les paupières toujours lourdes de sommeil. Nous avons décidé de nous intéresser à l’une des pratiques ancestrales des Gulmancéba, un symbole identitaire. La géomancie. Nos parents à plaisanterie, les Yadsé, parlent de « taper le sable ».
Cet art « scientifique » m’a toujours séduite. Nos parents en parlent. Mais la pratique a-t-elle toujours la même ampleur ? Est-ce que la jeunesse, nourrie et gavée de modernisme, de téléphones intelligents et prévisions météo, l’a dans ses priorités ? C’est la raison qui nous fait embarquer ce matin-là pour Kantchari pour y retrouver un dépositaire de la géomancie.
Mais la peur nous noue le ventre. Et ce n’est pas justement l’envie qui nous manque de « taper du sable » pour savoir ce que nous réserve ce voyage en pleine « zone rouge » du terrorisme au Burkina Faso. Allons-nous arriver saine et sauve ? Allons-nous rencontrer ces fameux « Hommes armés non identifiés » appelés dans le vocabulaire populaire « HANI » ? Pour notre sécurité, un oncle dont nous allons taire le nom par convenance personnelle, nous accompagne. Mais c’est juste pour le trajet aller. A quoi va ressembler le retour ?
(Podcast) Géomancie, science ou occultisme ?
« Si seulement j’avais eu un tapeur de sable… », soupirons-nous au moment où 5h00 sonne à l’horloge de la gare STAF. Le convoyeur referme la portière et donne le signal de départ au chauffeur.
Le trajet se passe sans difficulté. Nous arrivons à Fada N’Gourma à 11h et demi. A peine descendue du car, nous faisons appel à un Taxi-moto. “C’est combien le trajet pour se rendre à l’auto-gare ?“, demande notre accompagnant. “ C’est devenu 500f missié“, rétorque le taximètre. Sans discuter, nous montons sur ces motos pour nous rendre à l’auto-gare.
Situation sécuritaire oblige, les populations de la province de la Tapoa n’ont plus la possibilité de voyager à l’intérieur de la province dans les cars des compagnies de transport du fait de l’insécurité. Seuls les minibus assurent leurs déplacements.
Fada-N ’Gourma/Kantchari : La rencontre avec les « HANI »
Le trajet Fada-Kantchari est marqué par deux principaux évènements. Le premier est ce que nous redoutons. A une trentaine de kilomètres de Matiakoali, notre véhicule est stoppé. Par la vitre, nous jetons un œil. Nous soupirons de soulagement à la vue de l’uniforme des Forces de défense et de sécurité (FDS). Mais le soulagement est de courte durée. Il s’agit en réalité des fameux « HANI ». Notre cœur bat la chamade. Le silence est palpable dans le car.
Mais pourquoi portent-ils des tenues de notre armée ? Sur leur uniforme, seul le drapeau à l’épaulette manque. « Vous partez où ? » demande le plus âgé de la bande au chauffeur en gourmantchéma. « A Kantchari » répond le chauffeur. Ils jettent un coup d’œil au véhicule et nous laissent passer. Soupir de soulagement. Même si nous lâchons un murmure : « Si seulement j’avais pu avoir un tapeur de sable avant… »
Arrivée à Matiakoali, nous y attendons le jour car « la route est dangereuse la nuit », selon l’agent de police au poste de contrôle. Nous dormons alors sur une bâche en plastique étalée au bord de la RN4 sur le bitume encore brûlant.
Au réveil, le lendemain, nous reprenons la route à 6h du matin et nous avons une soixantaine de kilomètres à parcourir. Nous arrivons à destination deux heures plus tard.
A notre arrivée, pas de temps à perdre. Nous nous procurons un engin, direction Ganga, village situé à une trentaine de kilomètres de Kantchari.
N’ayant pas de voie pour aller à Ganga, nous empruntons une piste cyclable très poussiéreuse pour nous y rendre. Nous arrivons dans la concession familiale de Ahandi Ouali une trentaine de minutes plus tard. Nous sommes accueillie par les sourires des enfants avant de rejoindre le septuagénaire sous son hangar. Père de famille d’une dizaine d’enfants et époux de quatre femmes, il est entouré par des neveux, des voisins, des petits enfants, tous venus consulter l’oracle.

Ahandi Ouali en pleine consultation © Edwige OUOBA
Devant lui, sur une surface dégagée, est étalé du sable fin. Le géomancien, avec les doigts, trace les signes mystiques et mystérieux du futur. Du charabia à nos yeux, mais de la lumière sous la contemplation de l’initié.
La voix basse et tremblotante, il parvient à nous faire comprendre qu’il est initié très tôt à la géomancie. « J’ai été initié dès l’âge de 15 ans et j’ai une maîtrise du sable de plus de 50 ans aujourd’hui », dit-il.
Nous abordons la question de la transmission de cet héritage. Pour lui, la seule manière de sauvegarder la géomancie gourmantché, c’est d’initier les enfants dès leur plus jeune âge. “Même quand je ne serai plus là, les enfants de tous ceux qui sont assis ici, viendront en consultation chez mes fils, et ainsi de suite pour perpétuer notre héritage “, nous fait savoir Ahandi Ouali.
Il a de ce fait initié trois de ses fils dont le cadet Maldjoa Ouali. A vue d’œil, le fils maîtrise le sable aussi bien que le père. Mais Ahandi nous informe qu’il est toujours un apprenant à ses côtés. Le vieil homme est convaincu que l’école ne peut nuire à la géomancie si les jeunes apprennent à y combiner les études. Il suffit de savoir adapter les deux.
« L’élève qui est conscient de l’importance de la culture va apprendre des deux côtés, c’est-à-dire l’école du blanc et le sable. Comme ça, il pourra toujours réussir dans ses études grâce au sable », est-il convaincu.
A Ganga, tout le monde se frotte au sable. « C’est la passion de notre père pour la géomancie qui a déteint sur mes frères et moi. Et moi, je transmettrai ce savoir à mes enfants », nous informe Maldjoa Ouali, fils de Ahandi Ouali.
Nous quittons la famille Ouali aux environs de 13h pour Kantchari après nous être assurée de sortir major de promotion auprès du géomancien bien-sûr ! Le lendemain, nous reprenons la route de Ouagadougou et le trajet se passe sans encombre.
Des ressortissants du Gulmu à pied d’œuvre pour la sauvegarde de leur patrimoine
Retour à Ouagadougou. La capitale du Burkina Faso regorge aussi de ressortissants qui consultent ou pratiquent le « sable ». C’est le cas de Mindieba Ouali, un jeune natif de la province de la Tapoa. Il gère un blog nommé “Libayuali“ par lequel il fait la promotion de la culture gourmantché et de la géomancie.

Mindieba Ouali, blogueur © Edwige OUOBA
Par son truchement, la pratique ancestrale rejoint ainsi le train de l’évolution technologique. « En tant que promoteur ou je dirai quelqu’un qui a beaucoup d’estime pour sa culture, moi je dirai que ce que je fais c’est en parler. Même si on connait beaucoup de choses et qu’on n’en parle pas, cela va précipiter effectivement cette disparition », commente-t-il.
Yahamine Combary et Bapouguini Dadjoali sont deux géomanciens résidant à Saaba. Yahamine Combary lui pratique la géomancie à plein temps. Nous avons pu décrocher un rendez-vous grâce à Bapouguini Dadjoali. « Parlant de la menace de disparition de la géomancie gourmantché, tu ne m’apprends rien. Si moi-même, je n’avais pas persévéré dans la volonté d’en apprendre davantage sur la géomancie, j’aurai oublié le peu de connaissance que j’avais », nous dit-il.

Yahamine Combary, géomancien résidant à Saaba, Ouagadougou. © Edwige OUOBA
Il poursuit avec le fait que la jeunesse ne s’intéresse pas assez à la culture. « Les enfants ont tendance à prendre les activités de leurs parents pour de l’amusement. Sinon moi j’ai essayé de mon mieux d’apprendre la géomancie à mes enfants. Mais étant désintéressés, certains se sont mariés, d’autres ont préféré se concentrer sur l’école du blanc. (..) Pour pouvoir léguer notre savoir aux générations futures, je pense qu’il faut d’abord nous assurer qu’elles s’intéressent à cette culture », dit Yahamine Combary. La séance se termine par des bénédictions à notre égard pour avoir pris l’initiative de travailler sur ce sujet.
Après notre entretien avec Yahamine Combary, nous apprenons auprès de Bapouguini Dadjoali membre de la Fédération des Associations de Développement du Gulmu, l’existence d’une foire nommée 72 heures du Gulmu organisée en 2016 et 2018 et qui connait la participation des Gourmantché du Bénin, du Togo et du Niger.
Une troisième édition se prépare. Cette même fédération a comme projet de créer une école traditionnelle pour enseigner la culture gourmantché précisément la géomancie. « Nous voulons ouvrir une école pour apprendre à nos enfants à lire et à écrire l’alphabet de la géomancie. C’est déjà en bonne voie », a-t-il dit
Un logiciel créé pour la sauvegarde de la géomancie
Nous avons appris lors de nos recherches qu’il est possible de pratiquer la géomancie sur ordinateur grâce au Logiciel de Jeu de Sable (LojeS). Ce logiciel est conçu par Guiré Kassim, frère de Guiré Hassane. Les deux sont auteurs de “la géomancie et la tradithérapie pour une renaissance africaine : contribution des frères Guiré“ ouvrage édité en 2008.

Page d’accueil du Logiciel de Jeux de Sable (LojeS) © Edwige OUOBA
C’est au cours de cette même année que le LojeS voit le jour le 27 novembre. Pour des raisons personnelles, Guiré Kassim est dans l’impossibilité de nous accorder une interview. Nous nous référons alors à son frère Guiré Hassane résidant à Bogandé pour répondre à nos questions.
Le logiciel LojeS est conçu pour un usage universel, c’est-à-dire qu’il est non seulement destiné aux géomanciens instruits mais également aux citoyens qui ont une petite notion du langage géomantique.
« Ce logiciel a été créé pour prouver que la géomancie n’a rien de satanique, mais est une science et une vraie science au service de l’humanité tout entière », dit Hassane Guiré.
(Podcast) Un logiciel pour “taper le sable”
Le LojeS est disponible en trois langues : le français, l’anglais et le portugais et est logé sur le site pnaam.com/lojes/.
Cette ouverture vers les nouvelles technologies est-elle la nouvelle alternative pour permettre à la géomancie de survivre et de s’adapter à l’évolution du temps ? Question pour un « tapeur de sable » !
Edwige OUOBA
Assistante Stagiaire en journalisme
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