
Sidwaya Bobo face aux réseaux sociaux : Entre concurrence et amour
La représentation de Sidwaya dans la ville de Sya n’échappe pas à l’impact des réseaux sociaux et baigne dans l’ère du numérique. Le journaliste n’a plus le monopole de l’information depuis que le citoyen peut publier sur sa propre plateforme. Et les habitudes de consommation de l’information ont changé. Le papier est de plus en plus boudé au profit de l’écran tactile. Des défis que le « quotidien de tous Burkinabè » essaie de relever en fourbissant ses propres armes.
« En tant que journal papier, nous devons garder notre crédibilité. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent un avantage mais aussi un inconvénient. Quand on prend par exemple Facebook, il est un concurrent pour Sidwaya.
Parfois, une information peut déjà se retrouver sur ce réseau social. Mais nous, nous sommes tenus d’aller à la source pour rencontrer les acteurs sur le terrain, recueillir la vraie information avant de procéder à toute publication. Nos informations ne doivent pas avoir la même valeur que celles de Facebook, question d’éthique et de déontologie oblige.
Les amateurs qui sont sur Facebook ne prennent pas tout le temps pour aller au fond, vérifier leurs sources. Ils publient dans la précipitation après avoir eu vent d’une information. Nous notre crédibilité constitue notre force», dixit le directeur régional de Sidwaya Bobo, Fréderic Ouédraogo.

Frédéric OUEDRAOGO, DR Sidwaya Bobo © Joël TINDAMBIGA
Outre la concurrence qui existe entre les réseaux sociaux et le quotidien d’Etat, Fréderic Ouédraogo a ajouté qu’un numéro d’une parution du journal papier prend une demi-journée pour parvenir à la direction régionale de l’Ouest.
Ce qui fait que les réseaux sociaux ont une longueur d’avance sur une même information que Sidwaya aussi a traitée. Une fois qu’une parution arrive à la direction régionale, elle est disséminée dans les quinze provinces où Sidwaya a une représentation.
Baisse des ventes
Certes le premier responsable du journal d’Etat dans les Hauts-Bassins reconnaît que les TIC leur permettent d’avoir l’information, en temps réel, collectées par ses correspondants qui sont déployés sur l’ensemble des quatre régions de l’Ouest notamment la Boucle du Mouhoun, les Cascades, les Hauts-Bassins et le Sud-ouest .

Allassane Nombré, distributeur des produits Sidwaya Bobo © Joël TINDAMBIGA
« Il n’y a plus d’engouement au niveau de mon guichet comme au début », déplore Allassane Nombré, qui totalise une dizaine d’années au service de la distribution de Sidwaya à la Direction régionale de Bobo.
« Avant je pouvais déposer trois parutions de cinq numéros chacune dans une alimentation et dans l’intervalle d’une semaine, tout était vendu. Mais en ce moment, après un dépôt d’une même quantité, très peu sont pris», a-t-il ajouté.
Le diktat du numérique
Zacharia Ouédraogo est assistant journaliste. Il s’intéresse plus à Sidwaya numérique : « je consulte quelque fois Sidwaya version papier pour les annonces et autres publicités mais compte tenu de mon temps limité, la version numérique me convient beaucoup ».
« Moi, c’est quand souvent on dote notre service que je prends plaisir à feuilleter quelques numéros», avoue Sibiri Jean Zongo, rencontré au restaurant de Sidwaya Bobo.
Un projet de construction d’une imprimerie performante à la direction régionale de l’Ouest, d’un montant de deux milliards de francs CFA est en cours. Ce qui va permettre à la représentation régionale d’imprimer le journal sur place et de le distribuer plus rapidement dans les 4 régions qu’elle couvre, a dit Frédéric Ouédraogo. Une façon d’améliorer la réponse aux besoins du lecteur.
Joel TINDAMBIGA
Stagiaire en journalisme

Zacharia OUEDRAOGO, stagiaire ISTIC © Joël TINDAMBIGA