Géomancie au Burkina Faso : Le futur du sable qui prédit l’avenir
[NOTE DE L’ADMINISTRATION : cet article est publié dans le cadre des productions de fin de cycle des stagiaires de l’ISTIC. Le présent travail est en attente de validation d’un jury]
Difficile d’évoquer la région de l’Est sans penser à la géomancie, le fameux « sable du Gulmu ». A l’ère de « la génération tête baissée », la pérennité de cette pratique ancestrale est à l’ordre du jour. Constat en pays gourmantché mais aussi à Ouagadougou. De la pratique traditionnelle à l’adaptation aux nouvelles technologies, « le sable » dessine son futur.
« Embarquement pour le car de 5h00, approchez ! », nous lance le convoyeur du car. Il est 4h et demi à la gare de l’Est de STAF, le 23 mars 2022 à Ouagadougou. Nous embarquons. Siège 17. Destination, Kantchari, commune rurale située dans la province de la Tapoa, mais avant, escale à Fada.
Nous nous installons, les paupières toujours lourdes de sommeil. Mais dans notre esprit, deux sujets occupent le terrain. Nous avons décidé de nous intéresser à la pratique ancestrale du pays Gulmu, un symbole identitaire. La géomancie. Nos parents à plaisanterie, les Yadsé, parlent de « taper le sable ».
Cet art « scientifique » nous a toujours séduite. Nos parents en parlent. Mais la pratique a-t-elle toujours la même ampleur ? Est-ce que la jeunesse, nourrie et gavée de modernisme, de téléphones intelligents et prévisions météo, l’a dans ses priorités ? C’est la raison qui nous fait embarquer ce matin-là pour Kantchari pour y retrouver un dépositaire de la géomancie.
Mais la peur nous noue le ventre. Et ce n’est pas justement l’envie qui nous manque de « taper du sable » pour savoir ce que nous réserve ce voyage en pleine « zone rouge » du terrorisme au Burkina Faso. Allons-nous arriver saine et sauve ? Allons-nous rencontrer ces fameux « Hommes armés non identifiés » appelés dans le vocabulaire populaire « HANI » ? Pour notre sécurité, un oncle dont nous allons taire le nom par convenance personnelle, nous accompagne. Mais c’est juste pour le trajet aller. A quoi va ressembler le retour ?
[Podcast] Géomancie: Science ou occultisme ?
« Si seulement j’avais eu un tapeur de sable… », soupirons-nous au moment où 5h00 sonne à l’horloge de la gare STAF. Le convoyeur referme la portière et donne le signal de départ au chauffeur.
Le trajet se passe sans difficulté. Nous arrivons à Fada N’Gourma à 11h et demi. A peine descendue du car, nous faisons appel à un Taxi-moto. “C’est combien le trajet pour se rendre à l’auto-gare ?“, demande notre accompagnant. “ C’est devenu 500f missié“, rétorque le taximètre. Sans discuter, nous montons sur ces motos pour nous rendre à l’auto-gare.
Situation sécuritaire oblige, les populations de la province de la Tapoa n’ont plus la possibilité de voyager à l’intérieur de la province dans les cars des compagnies de transport du fait de l’insécurité. Seuls les minibus assurent leurs déplacements. Nous sommes dans l’incapacité de faire des prises de vue de notre voyage. Le chauffeur nous l’interdit, car cela pourrait nous attirer des ennuis avec les HANI.
Fada N ’Gourma – Kantchari : La rencontre avec les « HANI »
Le trajet Fada-Kantchari est marqué par deux principaux évènements. Le premier est ce que nous redoutons. A une trentaine de kilomètres de Matiakoali, notre véhicule est stoppé. Par la vitre, nous jetons un œil. Nous soupirons de soulagement à la vue de l’uniforme des Forces de défense et de sécurité (FDS). Mais le soulagement est de courte durée. Il s’agit en réalité des fameux « HANI ». Notre cœur bat la chamade. Le silence est palpable dans le car.
Mais pourquoi portent-ils des tenues de notre armée ? Sur leur uniforme, seul le drapeau à l’épaulette manque. « Vous partez où ? » demande le plus âgé de la bande au chauffeur en gourmantchéma. « A Kantchari » répond le chauffeur. Ils jettent un coup d’œil au véhicule et nous laissent passer. Soupir de soulagement. Même si nous lâchons un murmure : « Si seulement j’avais pu avoir un tapeur de sable avant… »
Arrivée à Matiakoali, nous y attendons le jour car « la route est dangereuse la nuit », selon l’agent de police au poste de contrôle. Nous dormons alors sur une bâche en plastique étalée au bord de la RN4 sur le bitume encore brûlant.
Au réveil, le lendemain, nous reprenons la route à 6h du matin et nous avons une soixantaine de kilomètres à parcourir. Nous arrivons à destination deux heures plus tard.
A notre arrivée, pas de temps à perdre. Nous nous procurons un engin, direction Ganga, village situé à une trentaine de kilomètres de Kantchari.
N’ayant pas de voie pour aller à Ganga, nous empruntons une piste cyclable très poussiéreuse pour nous y rendre. Nous arrivons dans la concession familiale de Ahandi Ouali une trentaine de minutes plus tard. Nous sommes accueillie par les sourires des enfants avant de rejoindre le septuagénaire sous son hangar. Père de famille d’une dizaine d’enfants et époux de quatre femmes, il est entouré par des neveux, des voisins, des petits enfants, tous venus consulter l’oracle.
Devant lui, sur une surface dégagée, est étalé du sable fin. Le vieil homme, avec les doigts, trace les signes mystiques et mystérieux du futur. Du charabia à nos yeux, mais de la lumière sous la contemplation de l’initié.
La voix basse et tremblotante, il parvient à nous faire comprendre qu’il est initié très tôt à la géomancie. « J’ai été initié dès l’âge de 15 ans et j’ai une maîtrise du sable de plus de 50 ans aujourd’hui », dit-il.
Nous abordons la question de la transmission de cet héritage. Pour lui, la seule manière de sauvegarder la géomancie gourmantché, c’est d’initier les enfants dès leur plus jeune âge. “Même quand je ne serai plus là, les enfants de tous ceux qui sont assis ici, viendront en consultation chez mes fils, et ainsi de suite pour perpétuer notre héritage “, nous fait savoir Ahandi Ouali.
Il a de ce fait initié trois de ses fils dont le cadet Maldjoa Ouali. A vue d’œil, le fils maîtrise le sable aussi bien que le père. Mais Ahandi nous informe qu’il est toujours un apprenant à ses côtés. Le vieil homme est convaincu que l’école ne peut nuire à la géomancie si les jeunes apprennent à y combiner les études. Il suffit de savoir adapter les deux.
« L’élève qui est conscient de l’importance de la culture va apprendre des deux côtés, c’est-à-dire l’école du blanc et le sable. Comme ça, il pourra toujours réussir dans ses études grâce au sable », est-il convaincu.
A Ganga, tout le monde se frotte au sable, mais le fin connaisseur reste Ahandi. « C’est la passion de notre père pour la géomancie qui a déteint sur mes frères et moi. Et moi, je transmettrai ce savoir à mes enfants », nous informe Maldjoa Ouali, fils de Ahandi Ouali.
Nous quittons la famille Ouali aux environs de 13h pour Kantchari après nous être assurée de sortir major de promotion auprès du géomancien bien-sûr ! Le lendemain, nous reprenons la route de Ouagadougou et le trajet se passe sans encombre.
Des ressortissants du Gulmu à pied d’œuvre pour la sauvegarde de leur patrimoine
Retour à Ouagadougou. La capitale du Burkina Faso regorge aussi de ressortissants qui consultent ou pratiquent le « sable ». C’est le cas de Mindieba Ouali, un jeune natif de la province de la Tapoa. Il gère un blog nommé “Libayuali“ par lequel il fait la promotion de la culture gourmantché et de la géomancie.
Par son truchement, la pratique ancestrale rejoint ainsi le train de l’évolution technologique. « En tant que promoteur ou je dirai quelqu’un qui a beaucoup d’estime pour sa culture, moi je dirai que ce que je fais c’est en parler. Même si on connait beaucoup de choses et qu’on n’en parle pas, cela va précipiter effectivement cette disparition », commente-t-il.
Yahamine Combary et Bapouguini Dadjoali sont deux géomanciens résidant à Saaba. Yahamine Combary lui pratique la géomancie à plein temps. Nous avons pu décrocher un rendez-vous grâce à Bapouguini Dadjoali. « Parlant de la menace de disparition de la géomancie gourmantché, tu ne m’apprends rien. Si moi-même, je n’avais pas persévéré dans la volonté d’en apprendre davantage sur la géomancie, j’aurai oublié le peu de connaissance que j’avais », nous dit-il.
Il poursuit avec le fait que la jeunesse ne s’intéresse pas assez à la culture. « Les enfants ont tendance à prendre les activités de leurs parents pour de l’amusement. Sinon moi j’ai essayé de mon mieux d’apprendre la géomancie à mes enfants. Mais étant désintéressés, certains se sont mariés, d’autres ont préféré se concentrer sur l’école du blanc. (..) Pour pouvoir léguer notre savoir aux générations futures, je pense qu’il faut d’abord nous assurer qu’elles s’intéressent à cette culture », dit Yahamine Combary. La séance se termine par des bénédictions à notre égard pour avoir pris l’initiative de travailler sur ce sujet.
Après notre entretien avec Yahamine Combary, nous apprenons auprès de Bapouguini Dadjoali, membre de la Fédération des Associations de Développement du Gulmu, l’existence d’une foire nommée 72 heures du Gulmu organisée en 2016 et 2018 et qui connait la participation des Gourmantché du Bénin, du Togo et du Niger.
Une troisième édition se prépare. Cette même fédération a comme projet de créer une école traditionnelle pour enseigner la culture gourmantché, précisément la géomancie. « Nous voulons ouvrir une école pour apprendre à nos enfants à lire et à écrire l’alphabet de la géomancie. C’est déjà en bonne voie », a-t-il dit.
Un logiciel créé pour la sauvegarde de la géomancie
Nous avons appris lors de nos recherches qu’il est possible de pratiquer la géomancie sur ordinateur grâce au Logiciel de Jeu de Sable (LojeS). Ce logiciel est conçu par Guiré Kassim, frère de Guiré Hassane. Les deux sont auteurs de “la géomancie et la tradithérapie pour une renaissance africaine : contribution des frères Guiré“ ouvrage édité en 2008.
C’est au cours de cette même année que le LojeS voit le jour le 27 novembre. Pour des raisons personnelles, Guiré Kassim est dans l’impossibilité de nous accorder une interview. Nous nous référons alors à son frère Guiré Hassane résidant à Bogandé pour répondre à nos questions.
Le logiciel LojeS est conçu pour un usage universel, c’est-à-dire qu’il est non seulement destiné aux géomanciens instruits mais également aux citoyens qui ont une petite notion du langage géomantique.
« Ce logiciel a été créé pour prouver que la géomancie n’a rien de satanique, mais est une science et une vraie science au service de l’humanité tout entière », dit Hassane Guiré.
[Podcast] Un logiciel pour “taper le sable”
Le LojeS est disponible en trois différentes langues : le français, l’anglais et le portugais et est logé sur le site pnaam.com/lojes/.
Cette ouverture vers les nouvelles technologies est-elle la nouvelle alternative pour permettre à la géomancie de survivre et de s’adapter à l’évolution du temps ? Question pour un « tapeur de sable » !
Edwige OUOBA
Assistante stagiaire en journalisme
En savoir +Regards croisés sur la professionnalisation du football au Burkina Faso
[NOTE DE L’ADMINISTRATION : Cet article est publié dans le cadre des productions de fin de cycle des stagiaires de l’ISTIC. Le présent travail est en attente de validation d’un jury]
1960, le Burkina Faso met en place la Fédération Burkinabè de Football sous la tutelle du Ministère des Sports. Une année plus tard en 1961, le championnat burkinabè de football voit le jour. En 2014, c’est la ligue de football professionnel (LFP) qui est créée. L’objectif est de structurer et de rendre professionnelle la pratique du football. Mais 60 ans après, force est de constater que de nombreux clubs de football sont toujours au stade amateur. Constat sur le terrain avec des acteurs, des observateurs et des spécialistes des questions de football.
Julien Tiendrébeogo, économiste du sport : “La plus grande plaie du football burkinabè, c’est le bénévolat” © Ismaël Saydou GANAME
Il est 7h00, ce matin du 12 mai 2022 quand nous faisons notre entrée dans le bureau de Julien Tiendrébeogo, économiste du sport. Après les salutations d’usage, nous rentrons dans le vif du sujet. Avec lui, il est question de savoir ce qu’est un club de football professionnel.
Pour Julien Tiendrébeogo, « c’est la situation de l’athlète qui détermine le niveau du championnat. Un sportif professionnel, c’est quelqu’un qui travaille et qui arrive à vivre de sa rémunération. La définition du professionnalisme du football découle surtout de la situation de l’athlète (…). Le travail qu’il fait, il est rémunéré plus que l’effort qu’il a fourni. S’il arrive à le faire, c’est en ce moment qu’on va dire que le football est professionnel».
Face à notre micro, dans un bureau spacieux devant son ordinateur, cet économiste du sport ayant travaillé sur la question, nous fait comprendre que plusieurs autres aspects, en plus de la situation financière, doivent être pris en compte. « On a l’environnement du travail, la situation de sécurité sociale du joueur, la situation administrative du club, quel est le modèle économique, est-ce en association, en entreprise ?», explique-t-il.
Un club professionnel rime avec trois aspects
Pour en savoir davantage, nous allons à la rencontre de Dr Salfo Ilboudo. Il vient de soutenir une thèse en sport. Auparavant, il a défendu un master sur le thème, « Professionnalisation du football Burkinabè : analyse d’une problématique globale et éléments de méthodologie organisationnelle ».
C’est au Comité National Olympique des Sports Burkinabè (CNOSB) que nous le rencontrons. Selon lui, c’est la situation organisationnelle du club qui permet de dire qu’il est professionnel. « Dans le domaine du sport d’une manière générale. Lorsqu’on parle de professionnalisation, la littérature nous envoie à trois aspects. La professionnalisation des structures, c’est-à-dire le fait de quitter le volet associatif pour aller vers les sociétés sportives (ndlr : les clubs de football au Burkina Faso sont érigés en association à but non lucratif). La professionnalisation des activités, c’est-à-dire des activités bénévoles vers des activités qui produisent des ressources. Et la professionnalisation des acteurs. C’est-à-dire que les joueurs seront maintenant des gens qui ont une profession et qui en vivent pleinement. Ce sont les trois aspects qu’il faut réunir pour parler de professionnalisation dans le domaine du sport», a-t-il détaillé.
Toujours dans le but d’en savoir plus sur la définition du football professionnel, nous posons nos valises chez Luc Pagbelem, journaliste sportif à la télévision BF1. Pour lui, il faut en plus de cette réorganisation des clubs et des instances, l’édification d’infrastructures sportives.
Pour qu’un championnat soit taxé de professionnel, il faut pour Luc Pagbelem « disposer de terrains couverts avec des tribunes (…)».
« Les dirigeants que nous avons eus jusque-là, ce n’est pas forcément des gens qui ont eu des projets de développement pour le sport » (Ibrahim Kabré)
Après nous être abreuvé à toutes ces sources de connaissances, nous marquons une pause sur la pelouse de l’ISTIC pour faire le point. Un football pour être qualifié d’être professionnel doit répondre à trois critères. D’abord, les joueurs doivent être bien payés. Ensuite, les clubs doivent être structurés en sociétés sportives. Et enfin, le football doit disposer d’infrastructures de qualité.
Pour vérifier le premier critère, nous prenons rendez-vous avec Landry Banady, joueur de l’Étoile Filante de Ouagadougou. Il y joue depuis deux (02) ans. Auparavant, il est passé par Bobo Sport puis l’As Maya. Il vit en colocation avec un autre joueur dans une cour commune située à Dassasgho à Ouagadougou. Déjà, on est loin des beaux appartements luxueux des joueurs internationaux !
Landry ne donne pas de détails sur son salaire. Toutefois, dit-il, « on arrive à se débrouiller. On fait avec ce qu’on a. C’est souvent difficile mais le football, c’est notre passion. L’objectif est de pouvoir aller à l’extérieur». Nous insistons pour en savoir plus mais Landry refuse de nous révéler le montant de ses gains mensuels. Cependant, il nous fait savoir qu’au temps de Bobo Sport et de l’As Maya, il pouvait faire des mois sans être payé. Nous sommes donc fixés. Il ne gagne pas sa vie comme il voudrait. Voilà pourquoi il a un objectif : aller à l’extérieur !
Passons au second critère. Les mossis disent, « sokré la bangré », c’est-à-dire que « le savoir appartient à qui sait demander ».
Nous enfourchons notre moto, le kit MOJO (Mobile journalism) en main. Notre premier arrêt se fait chez Adama Salemberé. C’est dans le nouveau studio de l’AIB (Agence d’information du Burkina) qu’il nous reçoit. Des échanges, il ressort que les clubs de football sont toujours érigés en association sportive et non pas en société sportive.
Une situation qui a ses conséquences. « Quand vous êtes organisés en société sportive, vous êtes obligés de travailler avec des objectifs bien précis. Au Burkina Faso, les clubs n’évoluent pas de cette façon. Les dirigeants surtout n’essaient pas de faire ces efforts pour aller chercher ces actionnaires, ces partenaires, pour pouvoir organiser ces clubs en société sportive pour que le football soit professionnel», développe Adama Salemberé.
De son côté, Ibrahim Kabré, consultant sportif, pointe du doigt le manque d’ambition des dirigeants de clubs depuis la mise en place du championnat. « Les dirigeants que nous avons eus jusque-là, ce n’est pas forcément des gens qui ont eu des projets de développement pour le sport.
(…) A la tête des clubs, ils ont eu juste besoin de personnes qui puissent financer le football tout de suite et maintenant sans pour autant avoir une projection sur le long terme en matière de restructuration, d’organisation et construction des infrastructures», ajoute-t-il.
Que disent les dirigeants de clubs de football ? Nous avons tenté de rentrer en contact avec eux notamment, l’ASFA-Yennega, l’EFO et le RCK. Mais nous sommes tombé sur le prétexte du calendrier chargé.
Toutefois, Ibrahim Kabré estime qu’il subsiste de l’espoir. Des clubs tentent de renverser la tendance.
« Il y a des clubs qui ont envie de renverser la tendance, dit-il. Quand vous prenez par exemple, SALISTAS, c’est le club qui fonctionne de lui-même à travers ses gains. Le président n’a pas besoin de mettre de l’argent dans le club pour le faire fonctionner. C’est à travers la vente des joueurs que le club arrive à se prendre en charge. Vous avez Rahimo qui fait beaucoup de transferts aujourd’hui. Vous avez Majestic, KOZAF. Quand vous regardez l’ossature de l’équipe nationale de football du Burkina Faso, c’est alimenté par des joueurs qui sont formés soit par SALISTAS, Rahimo, Majestic ou KOZAF. Pour moi, ce sont des clubs émergents qui travaillent. Il y a Tenankourou qui sort, il y a le Real du Faso qui arrive».
Pour lui, tous les anciens clubs doivent désormais s’en inspirer.
Championnat professionnel rime avec infrastructures de qualité
Il reste le dernier critère. Les infrastructures sportives. « Notre championnat n’est toujours pas professionnel car le minimum manque. Nous n’avons toujours pas d’infrastructures de qualité ». Ce sont les mots de Luc Pagbelem lorsqu’il nous donne de son temps pour répondre à nos préoccupations au siège de la télévision BF1.
« Quand vous prenez au niveau des infrastructures, pour les terrains, il n’y en a pas assez. Et les stades qui existent ne sont pas dans les règles. On est toujours dans un championnat semi-professionnel où vous avez des matchs de première division, des grands matchs qui se jouent sur des terrains qui laissent à désirer. Vous voyez le terrain du stade Batiebo Balibié à Koudougou et même un terrain à Ouahigouya, d’autres à Koupéla. Ce ne sont pas des terrains où normalement, on devait avoir des matchs de football professionnel. Malheureusement, c’est ce qui se passe. Voilà pourquoi, jusque-là, on n’est pas encore arrivé au professionnalisme de notre football», a-t-il développé.
Le plus grand stade du Burkina Faso, le stade du 4-Août est en effet suspendu depuis mars 2021 car ne répondant pas aux normes internationales. En cours de normalisation, il ne devrait être ouvert qu’en fin 2022. Plusieurs stades au Burkina Faso sont en état de dégradation avancée, constatons-nous. C’est le cas des stades de Koudougou, Manga, Koupéla et du deuxième plus grand stade du Burkina Faso, le Stade de Wobi de Bobo-Dioulasso.
Les causes du hors sifflé contre le football professionnel burkinabè sont ainsi connues. « Un problème sans solution est un problème mal posé », disait Albert Einstein. Le problème est bien posé. Le portrait-robot des solutions ne devrait donc plus poser… problème !
[Podcast] Football professionnel au Burkina Faso: quel modèle économique ?
Ismaël Saydou GANAME
Assistant stagiaire en journalisme
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