Bobo-Dioulasso: Août, le mois de tous les calvaires pour le petit commerce
La pluie et le petit commerce ne font pas bon ménage à Bobo-Dioulasso.
Les colporteurs se font rares sur les artères de la ville. Ils craignent les pluies inopinées qui peuvent détériorer leurs marchandises déjà sans protection.
Les quelques ambulants qu’on peut voir ici et là vendent à la sauvette. Toujours prêts à remballer dès la première goutte.
Quant aux menuisiers installés au bord des voies, c’est la désolation. Pas de client, répondent-ils. Et pour cause, personne ne veut prendre le risque d’acheter un meuble déjà trempé.
Du côté des restaurants, c’est le strict minimum. Les quantités cuisinées ont diminué. Une situation embarrassante pour les clients retardataires. Pour se restaurer, il faut être ponctuel. Et même là, on peut ne peut être servi à cause de l’insuffisance des quantités.
Les restaurateurs accusent ainsi une baisse considérable de leurs revenus.
La pluie, et encore la pluie. Une grâce divine. Tantôt réclamée en abondance par les humains. Elle est même l’objet de beaucoup de prière dans les différents rites religieux. Elle ne saurait être l’ennemie des humains.
Il ne faut donc pas accuser la pluie foi de ces acteurs économiques.
Pour eux, le problème vient du manque d’infrastructures adéquates pour s’installer.
Le prix de l’occasion d’un bon magasin n’est pas à leur portée. Alors pour l’heure, installés sous des hangars de fortune, ils ne peuvent que s’accommoder de leur sort.
Adama Julien DEMBELE
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Bobo-Dioulasso : Les plaintes des riverains de l’avenue de l’insurrection
Route non bitumée, caniveaux bouchés à côté des habitations, des points d’eau hébergeant des moustiques, des caniveaux en chantier, voici l’environnement dans lequel vivent les riverains du chantier de bitumage de l’avenue de l’insurrection, au secteur 17 de la ville de Sya.
Trois mois après le début des travaux de bitumage de l’avenue de l’insurrection populaire à Bobo-Dioulasso, les riverains vivent les désagréments du chantier. Parmi ces difficultés, figurent la stagnation des eaux de pluie et parfois l’inondation des concessions.
Haoua Zongo, habitante du quartier, rencontrée le 6 août 2020, témoigne. « Maintenant le problème réside au niveau de la construction des ponts et des caniveaux qui sont un peu élevés et éloignés de nos portes. Ce qui empêche l’eau de circuler. Ces eaux inondent des fois nos cours. Depuis lors, ils avaient dit qu’ils allaient construire des ponts pour permettre à l’eau de bien circuler. Mais depuis les travaux sont aux arrêts. Avec cette pluie il faut forcément créer des contournements », a-t-elle commenté.
Les responsables de la société de SEG-NA BTP, en charge du bitumage, se veulent rassurants. Ils indiquent par ailleurs que le modèle des caniveaux sur cette voie a une explication technique. « Une étude a été faite avant le début des travaux pour déterminer quel modèle de caniveaux convient à ce quartier vu la montée conséquente d’eaux pendant la saison pluvieuse. La population n’a pas à s’inquiéter », rassure Youssouf Ouédraogo, gestionnaire de l’entreprise, rencontré au siège de la société.
Les travaux ne sont pas suspendus
Les répondants de SEG-NA BTP affirment également que les travaux ne sont pas suspendus. « Chaque jour, il y a des travaux. Avant, il y avait plus de mouvement avec des machines qui balayaient. Maintenant, le travail est plus focalisé sur les caniveaux avec un personnel réduit. Ce qui explique l’inquiétude des populations », a développé Youssouf Ouédraogo.
Malgré tout, l’entreprise étant dans le délai, promet de livrer l’infrastructure d’ici fin janvier 2021. Il faut aussi noter que le tableau n’est pas totalement sombre. Avant le début des travaux, la route était impraticable pour notamment les taxis, qui ne pouvaient pas accéder à Sarfalao par cette voie, témoigne Haoua Zongo. Ce qui n’est plus le cas avec le début du chantier.
La mairie de la commune de Bobo-Dioulasso, approchée, n’avait pas encore réagi au moment où ces lignes ont été publiées.
Clarisse NIKIEMA et Doriane Shirley OKOUROU
Stagiaires groupe C, journalisme
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Je suis la mosquée de Dioulassoba
Je suis née vers 1880, selon les documents du colon et vers 1873, aux dires des autochtones de Dioulassoba.
On m’appelle couramment la vieille mosquée de Dioulassoba. Je suis située à deux pas au nord de l’hôtel de ville.
J’ai été offerte par le chef bobo Sakidi Sanou comme cadeau de reconnaissance au maître coranique pour son soutien lors de la bataille de Bama, vers 1871.
Il a fallu 10 années de mobilisation de toutes les 22 colonies Bôbô pour me mettre au monde, en raison de deux rangés édifiées par an.
Je suis la grande mosquée de Dioulassoba. Grande de mes dix-huit rangées, j’ai la capacité d’avaler 810 âmes et même plus, surtout les vendredis, le jour de mon « repas préféré ».
Mon bras droit s’étend sur cinq étages tandis que mon bras gauche n’a que quatre étages de haut. Mes deux bras qui me servent de minarets, abritent les retraites spirituelles depuis la nuit des temps.
Mon physique de type Soudano-sahélien tient sur un corps en banco mélangé avec du foin et du beurre de Karité.
Les longs poils rugueux (les bouts de bois) qui paraissent sur toute l’étendue de mon corps, servent d’escalier aux hommes pour panser les éventuelles plaies visibles issues de l’usure du temps.
Quant à mes cheveux, ils sont en bois et soutenus par plusieurs piliers en banco.
Il est vrai que j’ai plus de cent ans d’Age, néanmoins j’ai bénéficié d’une nouvelle peau en 2019 qui m’a débarrassée de l’ancienne déjà dégradée. Cette rénovation réalisée par la communauté musulmane de l’Ouest avec l’aide du ministère de la culture m’a donné mon éclat d’antan.
Depuis ma naissance je vis ici, sur un ancien site de culte bobo. Ainsi depuis toujours, je partage harmonieusement cette chambre avec la religion traditionnelle.
Je reste la grande mosquée de Dioulassoba.
Ce mardi 4 Août a servi d’occasion rêvée pour les stagiaires de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) dans le cadre de leur voyage pédagogique à Bobo.
Vu l’enthousiasme de ces visiteurs, je pense leur avoir fait belle impression.
Je suis la mosquée de Dioulassoba. Revenez me voir quand vous voulez.
Adama Julien DEMBELE
Groupe Journalisme
En savoir +Dafra : Histoire de silures pas comme les autres
Les silures de Dafra sont indubitablement un pôle d’attraction pour touristes venus visiter la capitale économique du Burkina Faso, Bobo-Dioulasso. Ces poissons sont considérés comme étant les aïeux du fondateur de Sya.
Perçu comme un lieu de culte, le Dafra est magique selon les croyances des Bobos mandare.
Cette mare aux poissons sacrés constitue depuis plusieurs années un site touristique dans la ville de Sya.
Le caractère sacré de ces aquatiques, fait qu’ils ne sont ni tués, ni mangés. Certains de ces silures sont si gros qu’à la vue, on pourrait leur attribuer un poids d’environ 17 kg.
Ce lieu-dit revêt un esprit magique dont le mystère est resté pendant longtemps insondable. Raison pour laquelle la marre Dafra attire de nombreuses personnes en quête de grâces ou de promotion sociale.
Toutefois le vœu exaucé, la personne est tenue de revenir avec un autre sacrifice pour remercier les « poissons-génies ».
Pour remercier l’esprit des silures sacrés pour leurs bienfaits, les tripes de l’animal sacrifié sont données à manger aux silures à la fin du rituel.
S’il advienne qu’un silure meurt, il est traité comme un humain avec une inhumation digne de ce nom.
Des sanctions sont encourues par quiconque oserait tuer un de ces aquatiques après jugement au tribunal.
Au-delà de la punition du tribunal des humains, tout contrevenant peut être frappé d’une malédiction pouvant atteindre sa lignée, selon les traditionnalistes.
La couleur rouge et les bijoux en or sont interdits à l’accès de Dafra. Ils sont supposés être des facteurs de provocation des génies de ce lieu.
Pour le bonheur des personnes à la recherche de miracle il est conseillé de s’y rendre le lundi, vendredi et dimanche.
Stéphanie. W. Andréa HIEN
Groupe B, Journalisme
En savoir +Les stagiaires journalistes au cœur du 60eme anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Burkina Faso [Photo]
A l’occasion du 60eme anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Burkina Faso, les stagiaires en journalisme de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication(ISTIC) s’activent dans la rédaction d’articles de presse en ligne et en presse écrite, ainsi que des reportages en radio et télé.
Les étudiants de l’ISTIC visitent la Mosquée de Dioulassoba [Photo]
Dans le cadre de leur voyage pédagogique, les étudiants stagiaires de l’ISTIC ont effectué une visite sur le site de la Mosquée de Dioulassoba le 04 août 2020.
Les étudiants de l’ISTIC chez le chef de canton des Bôbô mandare [Photo]
Le mardi 04 août 2020, les étudiants stagiaires de l’ISTIC ont rendu visite au Chef de canton des Bôbô mandare. Cette activité, qui s’inscrit dans le cadre de leur voyage pédagogique, leur a permis de s’enquérir de l’histoire de Bobo-Dioulasso.
Les stagiaires de l’ISTIC dans les locaux du Gouvernorat des Hauts-bassins [Photo]
Dans le cadre de leur voyage pédagogique, les étudiants stagiaires de l’ISTIC ont été reçus le 03 août 2020 par M. Antoine ATIOU, le Gouverneur de la région des Hauts-Bassins.