
Centre de Recherche de Saria : Une journée au cœur de l’innovation agricole
Chaque jour, au Centre de Recherche de Saria, situé dans la région du Centre-Ouest du Burkina Faso, chercheurs et techniciens se mobilisent pour répondre aux défis agricoles du pays. Ce centre, pionnier de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), est structuré en plusieurs départements spécialisés, chacun jouant un rôle clé dans la transformation du monde rural.
Le Département de la Production Végétale : les semences du progrès
Dès les premières heures du matin, les équipes du département de production végétale s’affairent dans les champs d’essais expérimentaux. Leur mission principale : développer et tester des semences améliorées. Ces variétés sont sélectionnées pour être plus résistantes aux maladies, offrir de meilleurs rendements et s’adapter aux conditions climatiques locales.
À Saria, le processus de sélection est rigoureux : préparation des parcelles, suivi de la croissance, évaluation de la productivité… Chaque semence doit prouver sa valeur avant d’être proposée aux agriculteurs. C’est grâce à ce travail que des variétés performantes comme le niébé Teeksongo ont vu le jour, offrant aux cultivateurs des récoltes plus abondantes en un temps record.
Et c’est en cela que le Directeur Régional de la recherche environnementale et agricole, directeur du centre de recherche de Saria salue le professionnalisme de ses chercheurs qui, dès le levé du soleil, font ce qu’on appele une inspection matinale des différents parcelles : « Avant d’aller au bureau, dit-il, tout chercheur et technicien est pressé d’aller voir ses parcelles expérimentaux ; c’est la prunelle de ses yeux ».

Les stagiaires ont fait de belles découvertes
Le Département Environnement et Forêt : multiplier la nature autrement
Parallèlement, dans les laboratoires et les pépinières de la station, le département environnement et forêt développe une autre approche innovante : la reproduction asexuée des plantes. Selon le Docteur Lassina Sanou, ce procédé consiste à : « réduire le cycle végétatif de l’espèce pour qu’on puisse bénéficier de ces produits rapidement». En d’autres termes cela permet d’obtenir de nouveaux plants à partir d’organes végétatifs (comme les tiges, racines ou feuilles) ; de reproduire rapidement des espèces précieuses sans passer par les graines.
Le travail quotidien est axé sur la conservation des espèces locales et le renforcement de la biodiversité. Grâce à la reproduction asexuée, des arbres comme le baobab, le néré ou encore des espèces fourragères essentielles sont multipliés et replantés, contribuant ainsi à la lutte contre la dégradation des terres.
Le Département Production Animale : des animaux mieux adaptés
Non loin des champs, dans les enclos et les étables de la station, le département de production animale travaille à améliorer l’élevage. Leur objectif : sélectionner et diffuser des races animales performantes, capables de produire plus (viande, lait) tout en supportant les conditions parfois rudes du climat burkinabè.
Chaque jour, les chercheurs testent différentes stratégies alimentaires et sanitaires. Ils expérimentent aussi l’utilisation de ressources locales (comme des fourrages issus d’arbres) pour renforcer la résistance des animaux aux maladies et optimiser leur croissance.
Ce travail est crucial pour sécuriser les revenus des éleveurs et contribuer à la souveraineté alimentaire du pays.
Le Département Gestion des Ressources Naturelles et Systèmes de Production : au chevet de la terre
Enfin, au cœur même de la station, le département de gestion des ressources naturelles et des systèmes de production mène un travail fondamental : étudier et protéger la terre. Ce département analyse la fertilité des sols, les techniques culturales adaptées et propose des solutions pour restaurer les terres dégradées.
Chaque journée est rythmée par des tests sur l’impact des différentes pratiques agricoles : utilisation d’engrais organiques, rotations culturales, techniques de conservation des eaux et des sols. Le rôle des chercheurs et techniciens de ce département est d’aider les agriculteurs à produire durablement, en respectant et en valorisant leur environnement.
Au Centre de Recherche de Saria, chaque journée est un combat silencieux pour construire une agriculture plus performante, durable et adaptée à nos réalités locales. Dans les champs, les laboratoires ou les élevages, chaque département apporte sa pierre à l’édification de la souveraineté alimentaire burkinabè, tout en préservant les ressources naturelles pour les générations futures.
Sandrine KANSINGA
Giscard DAOUEGA
Rochsane COMPAORÉ
Amandine KABRÉ
Rachid OUEDA