Journalisme en période de crise : comment les acteurs peuvent-ils s’adapter à cette situation dans le traitement de l’information ?
A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de presse qui a été célébrée le 3 mai 2023, le Studio YAFA a organisé un panel portant sur le journalisme en période de crise. Ce panel s’est tenu ce 5 mai 2023 à la maison de la Culture de Bobo-Dioulasso.
Le Burkina Faso est en proie depuis plusieurs années à des attaques terroristes. Le journaliste est donc obligé, en ces périodes difficiles, de revoir le traitement de l’information. Conscient de cette situation, 4 panelistes ont traité de la question.
Pour le Dr Seydou DRAME, journaliste, juriste et formateur en journalisme, la crise a un impact sur le journalisme. En effet, dit-il, le journalisme au Burkina Faso a un problème depuis plus de 20 ans. Le journaliste est censé collecter, sélectionner, traiter et diffuser l’information. « Nombreux sont des journalistes qui ne vont jamais accepter faire le déplacement dans le nord pour un reportage », a-t-il ajouté.
Le représentant de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Abdoulaye OUATTARA, a indiqué que le journalisme en temps de crise doit être un journalisme d’objectivité. C’est-à-dire que le journaliste doit rapporter l’information de façon « directe, juste et honnête ».
Abibata COULIDIATY de l’Observatoire Burkinabè des Media (OBM) pense que « le journaliste doit aborder des sujets d’intérêt public sur la situation sécuritaire. Le journaliste doit donc parler des sujets qui expliquent les vrais problèmes que vivent les Burkinabè durant cette période ». En effet, le journaliste doit contribuer à l’éveil des consciences de la population à majorité jeune. Le Burkina Faso a besoin d’une jeunesse soudée et cultivée afin de sortir de cette situation qui dure déjà depuis plusieurs années, a-t-elle ajouté.
Boureima SALOUKA, formateur en journalisme, a indiqué que le journalisme impacte sur la crise. « Depuis le début du terrorisme au Burkina Faso, j’ai rarement lu des productions journalistiques sur la vraie question du terrorisme. », a-t-il laissé entendre.
La responsabilité sociale du journaliste
A la question de savoir si le journaliste doit publier une information sans l’avis du gouvernement, tous les panelistes sont unanimes là-dessus : le journaliste a le devoir de relayer les informations sensibles au public tant qu’elles sont justes et vraies. Cependant, selon Evariste BATIONO, représentant du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), le gouvernement doit avoir la primeur de l’information.
Par ailleurs, Abdoulaye OUATTARA a invité tous les journalistes et futurs journalistes à se former sur le journalisme de guerre.
Deux heures durant, des étudiants en journalisme et en communication ainsi que des professionnels de l’information ont suivi le panel sur la gestion de l’information en ces périodes de crise sécuritaire.
Deo gracias DA
Rassida DABRE
Yacine GARANE
Saibata GUIRO
Alimata KABORE
Amandine TAGO
Pascal TAPSOBA
Maichka Latifa TIENDREBEOGO
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